Forum « Des idées pour le Québec » - allocution de Louis Audet, président et chef de la direction de Cogeco inc.
ALLOCUTION DE LOUIS AUDET
PRÉSIDENT ET CHEF DE LA DIRECTION DE COGECO
FORUM « DES IDÉES POUR LE QUÉBEC »
CHAMPLAIN REGIONAL COLLEGE, CAMPUS DE SAINT-LAMBERT
LE 14 SEPTEMBRE 2014
(La version prononcée fait foi)
2
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Madame la Présidente du panel,
Chers participants,
Bonjour,
C’est un vif plaisir pour moi d’être ici avec vous ce matin au terme de trois journées de
réflexion riches en idées de toutes sortes sur les stratégies qui s’offrent au Québec pour
profiter au maximum du virage numérique, pour maximiser ses impacts bénéfiques sur
l’innovation et ainsi accélérer la croissance de l’économie du Québec.
Je remercie Monsieur le premier ministre Couillard pour son invitation ainsi que les
organisateurs de ce colloque, en particulier son principal architecte, M. Jean-François
Garneau, pour l’opportunité qui m’est donnée de tenter de résumer en quelques
minutes les principales tendances qui se dégagent des présentations des conférenciers
qui m’ont précédé. Par la suite, je m’efforcerai d’articuler les pistes qui, d’après nos
réflexions entre collaborateurs chez Cogeco, nous apparaissent les plus porteuses. Une
chose est certaine, c’est que les présentations et les échanges entendus jusqu’ici sont
très enthousiasmants.
Dès l’ouverture du Forum, notre premier ministre, Monsieur Philippe Couillard, nous a
invités à nous pencher sur les façons de stimuler l’innovation au Québec, entre autres
en optimisant les contributions du potentiel numérique sous-exploité au Québec afin
d’accroître le niveau de vie des Québécois et de redonner au Québec le pouvoir de
faire des choix. Monsieur Alain Rousset, qui a pris la parole par la suite, a su nous
inspirer et nous convaincre, expérience à l’appui, que de susciter l’innovation peut et
doit faire partie de l’agenda politique d’une nation.
Samedi matin, en première partie, nos quatre conférenciers, Messieurs Jim De Wilde,
Jacques Nantel, Louis Duhamel et Sabin Boily nous ont entretenus sur le caractère un
peu aléatoire que prend chaque innovation, en insistant sur le fait qu’il est possible de
créer les conditions favorables à l’émergence de nouvelles idées, sans pour autant être
trop déterministes quant à leur contenu. Ils ont également insisté sur la nécessité de
voir grand lorsque l’on envisage le potentiel d’une innovation. Par la suite, nos deux
conférenciers Dan Lyons et Claude Évin ont couvert les perspectives sur l’innovation en
santé et services sociaux en insistant sur la nécessité de revoir les processus en
3
profondeur pour arriver à des résultats concluants, en partant de la réalité propre à
chaque société.
Samedi après-midi, Monsieur Martin Kon et Monsieur Jean Raby ont partagé avec nous
leur expérience quant aux conditions à mettre en place pour attirer les talents et
investissements, en s’inspirant notamment de l’expérience vécue par la ville de New
York. Par la suite, le professeur Michel Cartier a partagé avec nous ses inquiétudes
face aux fractures qui se profilent au sein de la société québécoise. Lui ont succédé
Messieurs Michel Hervé et Daniel Ratier, les représentants de la France, un pays qui à
l’évidence a beaucoup investi dans sa quête de la définition d’une stratégie numérique.
Certains conférenciers ont beaucoup insisté sur le potentiel du numérique pour
rapprocher les gouvernements de leurs citoyens, simplifier l’offre de services et pour
faciliter la compréhension des grands enjeux de société chez les électeurs.
Ce matin, Messieurs Jean-François Barsoum, David Hotte et Pierre Fortin nous ont
tracé le portrait de ce que pourraient être les villes intelligentes du Québec comme foyer
de gestation d’idées novatrices, et comme lieux de vie plus fonctionnels et de
développement durable.
Il m’incombe donc maintenant de partager avec vous ce que nous inspirent, à nous de
Cogeco, les idées que les conférenciers précédents ont articulées. Jusqu’ici, on vous a
servi du champagne et du caviar avec les présentations sur l’expérience de la ville de
New York et sur les Villes intelligentes. Pour ma part, j’ai bien peur que ce que je peux
vous offrir ce matin, ce sont du pain, du beurre et des œufs… durs.
Nous avons également fait un survol de la documentation disponible sur le sujet des
« Stratégies Numériques ». Nous avons recensé les stratégies du Québec, lesquelles
sont principalement axées sur la diffusion de la culture, du Canada, lesquelles sont
axées sur les initiatives gouvernementales. . Nous avons également examiné les plans
de l’Irlande, l’Union européenne, le Mexique, la France, la Suède, la Finlande,
Singapour et les États-Unis. Et nous additionnons ces observations aux contributions
entendues au cours des derniers jours dans ce Forum.
Ce qui se dégage de ces témoignages, c’est la nécessité pour le gouvernement du
Québec de formellement mettre en place une stratégie numérique pour le Québec.
Une stratégie numérique qui mettra à l’avant-plan une utilisation accrue des plateformes
numériques, des architectures en nuage ainsi que des applications mobiles, lesquelles
4
aideront notre productivité et nos exportations. Plusieurs études ont démontré que plus
un pays progresse dans l’utilisation des TIC
1
, plus il devient productif. Pour une
exécution gagnante, cette stratégie doit catalyser les petites et grandes industries, le
système éducatif ainsi que tous les décideurs politiques. Elle ne doit pas relever du
Conseil du Trésor, comme par le passé, mais bien d’un ministre du Numérique relevant
directement du premier ministre lui-même. Pourquoi cela? Parce que les bénéfices
d’une stratégie numérique requerront des suivis énergiques, qu’il y aura de la
résistance au changement à chaque étape et finalement, et de façon plus
fondamentale, parce que les interactions et les bénéfices qui en découlent sont
transversaux et impliquent tous les ministères. Bien sûr, la nomination d’un comité
consultatif multipartite incluant les représentants de l’entreprise privée, assurera que les
retombées se fassent sentir dans l’économie globale du Québec. Nous sommes
conscients que l’heure est aux coupures plutôt qu’à la création d’un nouveau ministère,
mais nous ne pouvions passer cette idée sous silence.
Le deuxième constat nous ramène vite sur terre : chaque stratégie nationale dépend de
l’état des infrastructures existantes et de l’économie propre à chaque pays. Ainsi la
stratégie initiale de Singapour, pays qui ne disposait au départ que d’un réseau de
paires de cuivres vétustes, était forcément différente de celle du Canada où règne une
abondance d’infrastructures de fibre optique et de centres de données. Les stratégies
répondent souvent à des besoins pointus propres à chaque situation. C’est ainsi que
Stockholm en a profité par la même occasion pour optimiser et réduire le trafic
automobile pour désengorger Gamla Stan, son minuscule centre-ville et augmenter
ainsi sa productivité. Donc : chacun doit donc faire son analyse, laquelle est collée à sa
réalité!
Cette analyse pour le Québec, elle existe déjà, mais les morceaux n’ont, à notre
connaissance, pas encore été réunis en un tout cohérent. Et au milieu de cette
discussion, il y a aussi des mythes qui sont des distractions qui nous éloignent de
l’essentiel, ou sont désirables sans être prioritaires à ce moment-ci. Tentons tous
ensemble de nous y retrouver.
Le mythe le plus distrayant à l’heure actuelle est celui de l’infrastructure. Certains ont
postulé le besoin d’instaurer à court terme des branchements à capacité minimale de
1 Gbps dans tous les foyers et 10 Gbps dans toutes les places d’affaires comme
prérequis à l’avènement d’une prospérité magique qui descendrait du ciel sur le
Québec. Rien n’est plus loin de la réalité.
1
TIC : Technologies de l’Information et des Communications
5
En effet, le Québec est déjà équipé d’infrastructures de pointe en réseaux de
transmission optiques et en centres de données performants. L’industrie privée fait
évoluer ses réseaux en effectuant des investissements substantiels qui croissent en
adéquation avec les besoins concrets des résidences et des places d’affaires qu’elle
dessert. Déjà, les entreprises qui le requièrent sont alimentées par les fournisseurs de
services avec des branchements à haut débit variant entre 10Mbps et 10 Gbps et
même davantage. Notre expérience corporative est que seulement 8 % de nos clients
majeurs utilisent une connexion à 10 Gbps et plus. Pourquoi? Parce qu’ils n’en
requièrent pas davantage. Et on parle ici de très grosses entreprises. Les résidences,
elles, ont déjà accès à un minimum de 120 Mpbs et ce chiffre croît d’année en année.
Selon le CEFRIO
2
, plus de 80 % des adultes québécois ont utilisé internet en juillet
2014. Ces branchements sont à haut débit dans 85 % des cas. 97 % des foyers qui ont
des enfants sont branchés. Le taux de branchement et la performance de ces
branchements ne sont donc pas en cause ici. Ce qui est en cause, basé sur toutes nos
recherches, c’est l’utilisation qu’on en fait. Je m’explique.
Nos données sur l’évolution du trafic au Québec et ailleurs au Canada ressemblent de
très près aux données ailleurs dans le monde : 75 % de toute la bande passante
utilisée par les résidences est consacrée au divertissement : vidéo en ligne, musique,
jeux et transfert d’images. Le problème n’est donc pas que nous manquons de bande
passante pour être innovateurs.
En cours de route, l’étude PEICA
3
de l’OCDE
4
datant de mai 2014 nous a rappelé qu’il y
a encore au Québec 1 adulte sur 5 (soit 19 %) qui est analphabète fonctionnel. Moins
bien que la moyenne canadienne qui est de 15,5 % et moins bien que la dernière
recherche de l’OCDE sur ce sujet datant de 2003. Si vous me disiez qu’ils ne sont pas
branchés, je n’en serais pas surpris. Le journal La Presse nous confirmait un taux
d’analphabétisme financier de 63 % le mois dernier. J’ouvrirai ici une parenthèse pour
rappeler que l’OCDE a publié son rapport sur le Canada intitulé « Étude Économique
sur le Canada 2014 » à l’occasion du Forum International des Amériques en juin
dernier. Celui-ci est très utile puisqu’il identifie avec grande précision les déficits de
2
CEFRIO : Centre Francophone d’Informatisation des Organisations
3
PEICA : Programme d’Évaluation Internationale des Compétences des Adultes
4
OCDE : Organisme pour la Coopération et le Développement Économique
6
compétences de la main-d’œuvre et les façons d’y remédier, ce qui est rare. Je ferme la
parenthèse.
Si l’on doit s’occuper « des vraies affaires », que sont-elles donc?
Les intervenants que nous avons rencontrés pouvaient différer d’opinion sur certains
points, mais ils se rejoignent tous, unanimement, sur le point suivant : cela ne suffit pas
d’amener les possibilités du numérique jusqu’aux utilisateurs, ceux-ci doivent ensuite se
l’approprier. Et c’est ici, à ce point précis de la discussion, que l’on commence à se
poser « les vraies questions ».
Après mûre réflexion et amples consultations et discussions, nous en avons conclu que
la stratégie numérique du Québec doit être centrée en priorité sur l’appropriation du
potentiel numérique par le plus grand nombre afin de bénéficier à un maximum de
Québécois dans les 3 domaines qui suivent : les deux premiers, la santé et l’éducation
sont les deux principaux postes de dépenses du budget provincial. Le troisième
domaine, c’est l’exportation, puisque comme chacun le sait, c’est en exportant leur
production d’idées, de services, et surtout de biens que les pays bâtissent la richesse
pour leurs citoyens. Et c’est le passage obligé pour combler l’écart défavorable du PIB
par personne qui existe entre le Québec et les autres juridictions nord-américaines.
Comme vous pouvez le voir, nous sommes loin du rêve et collés sur la réalité. Bien sûr,
je suis aussi enthousiaste que d’autres sur le potentiel des villes intelligentes. Le
secteur privé fait des investissements substantiels et nous sommes à la disposition de
tous nos clients tant municipaux, que d’affaires et résidentiels, pour les aider à réaliser
leurs aspirations. Les infrastructures sont là. Mais ce sont les applications qui font
défaut. Et pour être bien franc, et sans vouloir insulter qui que ce soit, les applications
d’avenir dont j’entends parler quand on me parle de « villes intelligentes » relèvent
beaucoup plus de l’amélioration de la qualité de vie, laquelle est nécessaire, je
l’entends bien, que de l’augmentation du PIB et de la richesse collective. Passons donc
en revue successivement la Santé, l’Éducation et l’Exportation pour mieux saisir
l’ampleur des défis qui nous attendent.
La Santé
La Santé représente 43,4 % du budget annuel de dépenses du gouvernement du
Québec, soit 32,3 milliards de dollars en 2014-2015.
De nos consultations, nous sommes ressortis convaincus que la manne en Santé peut
être abondante. Mais pour cela, il faudra changer les processus de base pour aiguiller
et traiter les patients à travers le système de santé. Le problème ne semble pas
7
vraiment être le nombre d’équipes, de milieux, d’agences, de clientèle ou de centres de
services; il réside surtout dans une multitude de façons de transmettre l’information,
mésadaptées au numérique, ce qui rend ce passage difficile. Chaque médecin et
chaque institution devront changer et harmoniser leurs façons de communiquer pour
passer à l’âge numérique et en récolter les bénéfices. Il y aura de la résistance au
changement et ce sera pénible. Mais il faut le faire. Certaines initiatives du CEFRIO en
matière de santé permettront d’établir des modèles qui pourront être répliqués à plus
grande échelle.
À notre point de vue, la courroie de transmission entre les initiatives du CEFRIO et les
champs d’application n’est pas assez puissante. Et, incidemment, cette dernière
observation ne se limite pas uniquement au domaine de la Santé.
Où commencer? Nos recherches ne nous ont pas permis de trouver le passage. Mais
les directives issues d’un plan gouvernemental sont essentielles. Une façon concrète de
commencer pourrait être de dire que tout bébé né après le 1er janvier 2017 sera suivi
uniquement en numérique au plan médical et administratif et qu’il ne sera pas
nécessaire à cette nouvelle personne de voyager pour se faire diagnostiquer dans les
cas où cela peut être fait à la maison ou à distance tout au long de sa vie. Voici une
idée beaucoup trop simple, je le sais très bien, mais elle a le mérite de forcer la
réflexion sur les prérequis à mettre en place.
L’Éducation
L’éducation et la culture représentent 23,8 % du budget annuel de dépenses du
gouvernement du Québec, soit 17,7 milliards de dollars en 2014-2015.
Ce secteur est fascinant puisqu’il englobe à la fois la gestion du système et la
pertinence des contenus transmis aux étudiants. Au plan du fonctionnement du
système et de l’excellence de la formation qui en résulte, nos rencontres avec Monsieur
Ron Canuel, Président de l’Association canadienne d’éducation nous ont convaincu que
de donner plus de liberté aux enseignants dans la méthode d’enseignement résulte
généralement en un taux de performance scolaire et de diplomation accru. Monsieur
Canuel nous a fait remarquer que le système d’éducation qui prévaut en Amérique du
Nord a été conçu par Charles Taylor en 1920, époque à laquelle les modèles de
rationalisation industrielle de l’école prenaient le pas sur l’encouragement à la créativité.
L’approche actuelle donne lieu à un taux de décrochage cumulatif après 6 ans de 25 %.
Quel gaspillage! Comment optimiser la productivité et l’innovation par l’économie
numérique quand le quart de la relève ne suit pas? Et je vous ai déjà parlé du taux
d’analphabétisme fonctionnel et financier un peu plus tôt…
8
Et s’il est vrai qu’initiative et liberté d’action sont au cœur de l’innovation, il n’en reste
pas moins qu’il y a un cadre nécessaire à l’obtention de cette excellence. L’utilisation du
numérique comme moyen d’apprentissage en classe ne peut pas être laissée au bon
vouloir de chaque enseignant individuel. La mise en place d’un cadre numérique
structurant est nécessaire, obligatoire et urgente.
Nos rencontres avec M. Namir Anani, Président, directeur général du Conseil des
Technologies de l’Information et des Communications, un organisme financé à hauteur
de 50 % par le gouvernement fédéral, nous démontre que les programmes de CÉGEP
et d’université ne répondent pas suffisamment aux véritables besoins des secteurs des
TIC, n’étant pas suffisamment axés sur les besoins de l’industrie. Voilà une lacune à
laquelle le ministère de l’Éducation peut aisément remédier par le moyen de
consultations relativement simples.
Le CTIC prévoit que d’ici 2018, le secteur des Technologies de l’information au Canada,
c’est-à-dire, la base et l’expertise même d’une stratégie numérique, une main-d’œuvre
qualifiée, fera face à un déficit de 16 %, soit 180 000 emplois, sur une base nationale
canadienne d’environ 1 100 000 emplois dans ce domaine.
Ce déficit frappe au cœur de nos faiblesses, car il amplifie notre déficit collectif dans le
développement d’applications numériques nécessaires à une économie performante. Et
ce, dans le contexte de libre échange porteur d’opportunités, mais aussi de défis
concurrentiels.
Vu d’un peu plus haut, il est de notre devoir de redonner tout son sens à la culture de la
volonté de prendre des risques, d’innover et d’entreprendre. Le ministère de l’Éducation
et le gouvernement du Québec dans son ensemble sont ici directement interpellés à
supporter davantage l’entrepreneuriat avec nos jeunes.
L’Exportation
C’est ici que nos recherches ont livré les résultats les plus inattendus. Quand on parle
d’exportation, on commence à réellement parler de création de richesse. Tout d’abord,
selon des chiffres fournis par la Banque de Développement du Canada, il est désolant
de constater que seulement 4 % des entreprises québécoises sont actives sur les
marchés d’exportation et 92 % des exportations sont réalisées par seulement 12 % des
entreprises actives sur les marchés étrangers.
Notre rencontre avec Mme Jacqueline Dubé, Présidente et directrice générale du
CEFRIO a été captivante. Elle nous renseigne éloquemment sur la sous-exploitation
9
chronique des technologies de l’information et donc du potentiel numérique dans les
entreprises du Québec, incluant les exportateurs. Ce constat nous a également été
communiqué par Madame Lydia Divri, Présidente et directrice générale de Techno
Montréal. La promotion de l’usage des TIC au Québec doit donc devenir prioritaire.
Voici quelques observations.
Le CEFRIO nous enseigne que les Québécois achètent pour près de 8 milliards de
dollars par année par des transactions en ligne. Toutefois, si près des deux tiers des
PME québécoises se sont dotées d’un site Internet, seulement 15 % d’entre elles font
de la vente en ligne. Donc, les consommateurs québécois achètent en ligne, mais ce ne
sont majoritairement pas les commerçants québécois qui en bénéficient.
Deuxièmement, le CEFRIO nous a également parlé de la réalité dans les entreprises
manufacturières du Québec, ce qu’aucun autre groupe n’avait été capable de faire.
Nous avons appris qu’en général, les équipements de production de nos entreprises,
les grandes comme les petites, sont à la fine pointe de la technologie et de la
robotisation. Mais ils ne sont pas reliés aux systèmes de gestion de l’entreprise qui sont
souvent rudimentaires. Donc, les systèmes de gestion sont peu adaptés à la nouvelle
réalité des marchés. Voici quelques exemples de taux d’adoption par les PME du
Québec : progiciel de gestion intégré ou ERP
5
32 %, progiciel de gestion de la relation
client ou CRM
6
: 22 %, progiciel de gestion de la chaîne logistique ou SCM
7
: 8 %. Ceux-
ci sont souvent sous-utilisés parce que les entreprises ne se sont pas donné la peine de
faire la réingénierie de leurs processus.
Ces lacunes empêchent les exportateurs du Québec d’optimiser leurs exportations, de
bien comprendre les marchés canadiens et étrangers et de s’y lancer s’ils n’y sont pas
déjà. Suivant la taille des entreprises, les solutions peuvent être assez simples. Le défi
sera d’aider les entreprises de 25 employés ou moins qui n’ont pas l’expertise
numérique et n’ont pas les moyens financiers suffisants pour engager des consultants
pour pallier au fait qu’elles n’ont pas l’expertise numérique.
5
ERP : Enterprise Resource Planning
6
CRM : Customer Relationship Management
7
SCM : Supply Chain Management
10
Ces lacunes sont, dans l’absolu, faciles à surmonter. Mais les petites et moyennes
entreprises du Québec ont besoin d’aide. En fait, cette réalité existe à l’échelle du
Canada où les 20 000 PME de moins de 10 employés représentent tout de même 75 %
de l’emploi. Et c’est à ce segment qu’il faut s’intéresser puisque les grandes entreprises
ont davantage de moyens et n’ont pas ce problème. Une fiscalité simplifiée et axée sur
les résultats doit être mise en place.
Certains nous ont suggéré que les programmes de crédits d’impôt pour l’achat
d’équipement de TIC ne sont pas nécessaires, car ces équipements seront achetés de
toute façon. Ces crédits pourraient être remplacés par des programmes d’aide à
l’appropriation du numérique pour l’achat des logiciels appropriés et la réingénierie des
processus. Il en émergera probablement une cohorte de PME de consultants en
expertise numérique capable d’aider les PME dans leur transition, et ce, à moindre
coût.
À cette étape de notre recherche, vous conviendrez avec moi que l’utilisation fortement
accrue du numérique pour favoriser l’innovation ne repose pas sur une seule mesure et
n’est pas vraiment une question d’infrastructure au Québec. Nous avons beaucoup
d’autres mises à niveau à faire, elles sont délicates, complexes et difficiles à réaliser,
car elles vont au cœur de la façon dont les processus de livraison de biens et de
services sont construits.
Faisons donc ensemble un résumé des actions requises.
La recommandation la plus importante est que le gouvernement mette en place une
stratégie numérique pour le Québec, relevant d’un ministre du Numérique.
Les secteurs de la Santé, de l’Éducation et des Exportations devraient être les priorités
désignées de cette stratégie numérique.
Dans le secteur de la santé, il est urgent d’harmoniser les façons de transmettre
l’information entre tous les intervenants du milieu pour améliorer nos prestations de
services.
En éducation, la créativité, l’envie d’innover et le désir d’entreprendre doivent être
revalorisés par notre système d’éducation. Le recours aux technologies numériques en
classe doit devenir obligatoire. Analphabétisme et décrochage scolaire sont des plaies
sociales à enrayer.
11
Les programmes de CÉGEP et d’université en matière de numérique et des TIC doivent
d’urgence être réalignés sur les besoins de l’industrie.
Les programmes de promotion de l’excellence dans l’éducation et de la fierté de bien
réussir doivent être remis à l’ordre du jour.
Un cours de sensibilisation à l’économie dont notre entreprise, Cogeco, se fait le porte-
étendard depuis l’automne 2013, doit être instauré au niveau secondaire pour faire
comprendre à nos jeunes quelle est leur place et leur contribution dans le système
économique qui est le nôtre, quels sont les avantages qu’ils en retirent et les
responsabilités qui s’y rattachent, et ainsi en faire des citoyens à part entière. Cette
nécessité découle de l’étude de CROP intitulée « La Solidarité économique au Québec,
attitudes et attentes à l’égard des gouvernements et des entreprises » que Cogeco a
commanditée et dévoilée le 28 janvier 2014 (disponible sur www.cogeco.com).
Au plan des exportations, selon nous, la création d’un programme d’appui fiscal pour
les PME qui se dotent de systèmes informatiques de gestion intégrés pourrait aller loin
pour appuyer nos PME, nos exportations et la création de richesse.
Toutes ces mises à niveau dont je viens de vous parler, et dont plusieurs sont
majeures, doivent être réalisées si nous voulons combler le déficit de productivité du
Québec qui résulte du manque de recours au numérique et aux TIC.
Comme vous pouvez le constater, nous parlons ici d’une œuvre d’amélioration de
milliers de détails, qu’il nous est impossible de coordonner individuellement, mais qu’il
nous faut mettre en mouvement par le choix judicieux des incitatifs appropriés. Les
solutions qui se résument en quelques mots ne satisferont pas aux exigences de la
tâche qui nous attend. À cet égard, l’expertise du CEFRIO doit être mise à contribution
et ses moyens financiers accrus substantiellement pour faciliter le transfert d’expertise à
partir de modèles de passage au numérique pour chaque secteur industriel. Je me
permets d’ailleurs d’attacher une note d’information du CEFRIO datée du 19 août 2014
à ce texte qui résume bien les stratégies à mettre en place (voir document à la fin).
J’espère vous avoir convaincu que l’économie numérique, dans notre pays, n’est pas
une question d’infrastructure, mais bien une question d’appropriation. Les gains à
réaliser se situent aux extrémités des réseaux là ou l’usager doit changer ses façons de
faire et se doter de logiciels et d’applications pour rendre son activité économique plus
performante. Ceci permettra de faire croître l’activité économique du Québec et de
12
stimuler nos exploitations. Et vous aurez remarqué, une fois de plus, que toutes les
pistes mènent au besoin d’élever le niveau d’éducation de la population. Voilà une
réalité fondamentale et inexorable.
Avant de vous quitter, je ressens le besoin de clarifier notre position. Nous appuyons
avec enthousiasme les projets de valorisation de l’attractivité de notre milieu ainsi que
l’évolution vers les concepts de Villes intelligentes. Toutefois, nous croyons que pour
bien réussir et bâtir une société qui tire profit de la révolution numérique au maximum,
nous devons intervenir en amont pour que le plus grand nombre de citoyens puisse en
bénéficier. Nous croyons d’ailleurs que ces initiatives ne sont pas mutuellement
exclusives, mais bien cumulatives.
Je vous remercie de l’opportunité que vous nous avez donnée et je serais heureux
d’échanger avec nos panelistes et avec les membres de l’assemblée.
1
NOTE D’INFORMATION
Le 19 août 2014
1. EXPORTATIONS
1.1 QUELQUES FAITS ET CONSTATS
En 2009, le Québec comptait 10 681 établissements exportateurs de biens vers l’étranger. De ce total,
94,1 % des établissements avaient moins de 200 employés (soit 10 049 établissements) et la valeur de
leurs exportations représentait seulement 51,9 % de la valeur totale des exportations. Autrement dit,
48,1 % de la valeur totale des exportations en 2009 avait été concrétisée par les 5,9 %
d’établissements exportateurs ayant plus de 200 employés
1
.
La taille des entreprises compte également lorsque l’on analyse la provenance des ventes en ligne des
entreprises du Québec. Pour l’ensemble des entreprises, 21 % du chiffre d’affaires provenant de
commandes reçues par Internet est issu de clients hors Québec. Pour les entreprises de plus de 250
employés, 45 % des ventes par le commerce électronique proviennent de clients hors Québec
2
.
Dans son rapport intitulé « Pour des PME de classe mondiale
3
», Secor souligne que l’accélération de
l’économie numérique ouvre des nouvelles possibilités pour soutenir la capacité d’exportation des
PME. Selon le CEFRIO, le développement de la capacité numérique des PME va permettre de capter
ces opportunités et de favoriser l’exportation et la croissance.
Le secteur aérospatial du Québec présente une caractéristique intéressante. Alors que ce secteur est
un fleuron québécois à l’international, une part importante des entreprises du secteur, les sous-
traitants, n’ont pas suffisamment diversifié leurs clients à l’étranger. Ceci fragilise ces derniers face
aux grands donneurs d’ordres qui ont commencé à se tourner vers des sous-traitants internationaux.
L’enjeu pour ces sous-traitants consiste à donc à se donner la capacité d’être présent à l’international.
Finalement, le numérique génère aussi des nouveaux modèles d’affaires créateurs de nouveaux types
d’entreprises. Comme le souligne un article de la revue de l’OCDE « Small international businesses are
flourishing on the back of new technology, and becoming more multinational than much larger
international corporations. […]. » Alors que les données démontrent normalement que les grandes
entreprises sont au cœur des exportations des pays, les nouvelles études tendent à démontrer que les
plateformes de vente en ligne changent la donne : « […] a remarkably high 85% of business sellers on
eBay were engaged in cross-border sales in 2010. This is much higher than the offline number which
varies between 5% and 15%. Moreover, size matters less
4
».
1
MEIE (2014), « Le commerce extérieur du Québec : Le calepin, édition juillet 2014 ».
2
Institut de la statistique du Québec (2013), « L’intégration d’Internet aux processus d’affaires dans les entreprises
québécoises ».
3
SECOR (2011), « Pour des pme de classe mondiale. Analyse des résultats de l’enquête pme : innovation/ exportation auprès
de 550 dirigeants québécois ».
4
OCDE Observer (2014), “eBay and the rise of the micro-multinationals” Pierre-Louis Vézina, Research Fellow, University of
Oxford.
2
2. COMMERCE ÉLECTRONIQUE
2.1 QUELQUES FAITS ET CONSTATS
En 2013, selon les données du CEFRIO, 79 % des adultes du Québec ont effectué au moins un achat en
ligne. Il s’agissait d’une augmentation de 12 points de pourcentage par rapport à 2012. Le CEFRIO
estime que le montant total dépensé en ligne au Québec au cours de l’année 2013 est de 7,3 milliards
de dollars, soit une augmentation de 7,4 % par rapport à 2012.
La situation est moins encourageante du côté de nos entreprises. En effet, selon les données de
l’enquête NetPME 2011 du CEFRIO, seulement 15,2% des PME de 5 à 499 employés possédant un site
web font de la vente en ligne. En 2012, l’Institut de la Statistique du Québec publiait également des
résultats comparables sur cette mesure, ce qui permet au CEFRIO d’affirmer que la présence de nos
entreprises québécoises demeure encore trop faible en matière de commerce électronique.
À l’automne 2014, le CEFRIO doit débuter une mesure inédite auprès des entreprises de 5 employés et
plus du Québec relativement à leurs activités de commerce électronique. Cette mesure conduira à des
stratégies d’action adaptées pour le passage au numérique.
Penser à la gestion du « back office » et à l’intégration des systèmes
Le commerce électronique est intimement lié à l’ensemble des systèmes de l’entreprise et doit donc
être pensé ainsi. Le commerce électronique offre aux PME un moyen accessible pour accélérer leur
développement et leur croissance locale ou à l’étranger. Cependant, l’entreprise qui se lance dans
cette aventure doit préalablement opérer un travail de planification, de formalisation et d’intégration
de ses processus d’affaires.
Trois défis sont associés au démarrage d’activités de vente en ligne :
o planifier les impacts sur la production. L’entreprise doit pouvoir faire face à une montée
soudaine de la demande. Dans le commerce de détail, plusieurs entreprises se sont lancées dans
la vente en ligne et n’ont pas été en mesure de soutenir leur croissance en raison d’une gestion
des inventaires déficiente.
o améliorer ses systèmes de gestion. Par exemple, l’implantation d’un système intégré de gestion
de type ERP.
o Finalement, s’assurer d’avoir accès aux compétences nécessaires pour opérer cette transition.
Ceci implique des compétences technologiques, en vente, en marketing et communication, en
gestion, en logistique, etc. Il faut aussi développer les compétences numériques des
gestionnaires et des travailleurs.
3. SYSTÈMES INTÉGRÉS DE GESTION
3.1 QUELQUES FAITS
Selon une enquête du CEFRIO
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, les PME sont équipées des logiciels suivants :
o Progiciel de gestion intégrée ou ERP : 32,3%
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o Progiciels de gestion de la relation client (CRM) : 22,2%
o Progiciels de gestion de la chaîne logistique (SCM) : 8%
o Site internet : 65,7%
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CEFRIO, « NetPME 2011».
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Le Québec est la province la mieux positionnée à ce chapitre,
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3.2 QUELQUES CONSTATS LIÉS À L’UTILISATION DES SYSTÈMES DE GESTION
Le CEFRIO
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a démontré que c’est l’intensité d’usage des TIC qui a un impact sur l’innovation et non le
fait de posséder une technologie. De la même manière, la mise en place d’un système de gestion ne
permet pas d’obtenir les gains escomptés tant que les conditions permettant d’en faire un usage
intensif ne sont pas mises en place.
Les données du portrait de l’aérospatiale du CEFRIO vont dans ce sens. Alors que 56 % des entreprises
sondées possèdent un ERP, 40 % d’entre-elles disent ne pas l’utiliser de manière optimale.
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L’implantation d’un système de gestion demande de suivre une démarche formelle de transformation
des processus (standardisation) et de consentir des efforts importants pour la gestion du changement,
l’adoption des outils par le personnel et le développement des compétences numériques. Lorsque
vient le temps d’implanter un logiciel intégré de gestion, les problèmes sont plus souvent d’ordre
organisationnel que technique, une question d’affaires et non d’informatique.
Une autre difficulté des PME est liée au manque d’intégration entre les différents systèmes. La mise
en place de différents logiciels de gestion est réalisée de manière parallèle (hétérogénéité et
multiplication des systèmes) sans une planification de la communication entre ces derniers. Ainsi, on
dispose de technologies pour les différents processus, mais il manque l’intégration de celles-ci.
Au-delà de l’entreprise privée, ces problématiques sont également vécues dans les organisations
publiques, notamment dans le domaine de la santé.
Pourquoi ces difficultés ?
Souvent dans les PME, l’informatique n’est ni au cœur de l’expertise, ni au cœur des préoccupations.
Pour leurs projets informatiques, les PME font appel à des ressources qui détiennent une expertise
spécifique, mais qui n’ont pas une vue d’ensemble de la stratégie numérique de l’entreprise.
Également, comme le soulignent des chercheurs associés au CEFRIO
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: « Bien des PME surestiment les
résultats quelles peuvent tirer d’un ERP et sous-estiment les efforts à consentir pour les atteindre ».
Le CEFRIO observe que c’est l’usage de meilleures pratiques qui fait la différence pour le succès ou
non d’une démarche de passage au numérique, bien davantage que d’autres éléments tels que la taille
de l’entreprise ou le secteur. C’est pour cette raison que le CEFRIO est à mettre au point un modèle de
maturité pour le passage à l’entreprise numérique, permettant à une entreprise de faire le diagnostic
de sa capacité numérique, d’établir son plan numérique et de mettre en place une démarche
structurée de passage au numérique.
EN RÉSUMÉ
Les entreprises ont besoin de développer leur capacité numérique pour se tourner avec succès vers la
vente en ligne et l’exportation. Pour ce faire, elles doivent solidifier leurs processus d’affaires et
favoriser l’adoption des outils numériques par leurs employés.
Il est nécessaire de faire un « wake-up call » au Québec sur l’importance de transformer nos
entreprises vers des « entreprises numériques » et ce, dans tous les secteurs et toutes les régions.
Le CEFRIO a mis en place une démarche pour la transition vers l’ « entreprise numérique ». Au cœur
de celle-ci, le plan numérique vient assurer un alignement de la stratégie numérique avec la stratégie
globale de l’entreprise. Ce plan vient formaliser les ressources requises, les processus à transformer, la
gouvernance du projet, la formation requise ainsi que les stratégies de gestion du changement .
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CEFRIO (2012), « Indice d’innovation par les TIC ».
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CEFRIO (2014), « Cap vers l’entreprise numérique ».
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CEFRIO (2014), « Cap vers l’entreprise numérique ».
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INNOVATION PAR LES TIC – UNE MESURE DU CEFRIO
Au terme d’une revue de littérature approfondie, d’une analyse de douze études de cas ainsi
que d’un sondage pancanadien, le CEFRIO a fait la démonstration que ni le type de technologie
utilisée ni le montant investi en équipements n’ont d’effet sur l’innovation et la performance.
En revanche, l’intensité d’utilisation des TIC ainsi que les efforts consacrés à la gestion et au
changement organisationnel ont un impact positif fort
10.
Il est aujourd’hui reconnu qu’une entreprise performante se doit d’être innovante, mais quels
sont les facteurs clés qui influencent cette innovation? L’enquête menée par le CEFRIO en a fait
ressortir plusieurs, dont les plus influents sont l’intensité d’utilisation des TIC, les modifications
significatives apportées à l’organisation et la présence d’équipes multidisciplinaires.
L’innovation est également favorisée par l’expertise et la culture d’expérimentation de
l’organisation.
Selon les données recueillies, pour une majorité d’entreprises, l’usage «INTENSIF» des TIC est
encore un phénomène d’exception, autant du côté des progiciels de gestion (seulement 20%
utilisent très intensivement).
L'INTENSITÉ D'UTILISATION DES TIC SELON LA TAILLE DE L'ORGANISATION
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les grandes entreprises et organisations n ’utilisent
pas vraiment les technologies de façon plus intensive que les plus petites.
En effet, les résultats ne montrent pas de lien entre la taille et l’intensité d’utilisation des TIC, à
l’exception de cinq technologies suivantes : 1) des progiciels de gestion (ERP, CRM ou SCM); 2)
de l’informatique décisionnelle; 3) des outils de cyberconférence; 4) des systèmes de
vidéoconférence; 5) de même que des logiciels de gestion de projets. Ces technologies, souvent
complexes, sont utilisées plus fortement par les grandes entreprises.
L'INTENSITÉ D'UTILISATION DES TIC AU QUÉBEC ET AU CANADA
L’intensité d’utilisation des TIC est en moyenne significativement plus faible au Québec que
dans le reste du Canada. Cette différence se retrouve pour presque toutes les catégories de
technologies.
Les entreprises et organisations québécoises utilisent significativement moins que le reste du
Canada :
o les technologies en lien avec les partenaires, fournisseurs et clients (à l'exception des
réseaux sociaux),
o les outils analytiques,
o les outils de stockage de données (Big Data) (mais pas les outils de gestion des données
ou Data Mining),
o les outils de communication et de collaboration (à l'exception de la messagerie
instantanée et des agendas),
o les applications mobiles,
o les logiciels applicatifs et outils de gestion (à l'exception des suites bureautiques et de la
gestion électronique de documents.
En matière de courriel et d’informatique en nuage, les entreprises et organisations du Québec
présentent la même intensité d’utilisation que celles du reste du Canada.
10
CEFRIO (2012), « Indice d’innovation par les TIC ».